Témoignage : le chemin de Julie vers plus d’autonomie
- ALX.

- il y a 4 jours
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Octobre 2025,

Je me présente, je m’appelle Julie et j’ai 34 ans. J’avais en 2012, un suivi au CMP de Salon de Provence. Mon psychiatre de l’époque m’a parlé d’un foyer de vie et réinsertion sur Aix-en-Provence. Cela m’a intéressé, car je ne pouvais plus vivre chez mes parents avec ma maladie (de mon point de vue). J’avais besoin d’avoir plus d’autonomie et plus de soins. Effectivement, sur Aix-en-Provence il y a un plus grand panel de soins de manière général dans cette ville et toute une équipe de professionnel qui suivent des personnes avec des troubles psychiques dans ce foyer. J’ai donc postulé là-bas et je suis rentrée dans ce foyer le 23 avril 2013.
À cette époque, les femmes étaient logées à Calas dans un logement temporaire, car le bâtiment des femmes étaient en travaux suite à un incendie quelques mois plus tôt. J’ai été très bien accueilli dès mon premier jour. On m’a donné une équipe élargie de professionnel et chacun m’ont donc accompagné dans différents domaines de la vie :

Un animateur éducateur
Un animateur AMP
Une ASI
Une infirmière
Une secrétaire
Une psychologue
Au bout de six mois, j’ai passé un questionnaire qui s’appelait le DCS (descripteur de compétences sociales) pour évaluer mes besoins à travailler, à évoluer ou à conserver. Puis par la suite, j’ai eu un PAP (projet d’accompagnement personnalisé) avec mon équipe élargie, sous forme de réunion pour voir dans quel sens je souhaitais avancer mon projet de vie et réinsertion. Enfin, pour tout mettre réellement en place, il y avait une synthèse de travail. Je devais avec mon coordinateur de l’équipe élargie, le chef de service et la direction faire une dernière réunion. Je devais présenter mes axes de travail choisis par moi ou conseillé par mon équipe. Une fois exposé, argumenté et accepter, je suis repartie pour six mois de travail sur moi avec l’aide du foyer. Bien évidemment, je devais aussi avoir un suivi avec un psychiatre obligatoirement et si possible une thérapie à côté.
J’ai vécu et travaillé mes projets dans ce foyer pendant 3 ans. Je voulais tout faire à la fois, je m’éparpillais beaucoup trop ! En même temps, dans ma tête, j’étais dans le déni vis-à-vis de ma santé mentale. Je ne voyais pas comment le foyer était une aide pour moi. J’ai donc décidé de partir pour loger dans des logements sociaux. Mais quelle erreur ! Cela n’a pas fonctionné, j’ai rechuté niveau mental et je suis repartie en hôpital. J’ai beaucoup réfléchi, je n’acceptais pas ma maladie, mais je réalisais malgré tout que j’avais une fragilité psychique et que je devais me faire aider.
J’ai donc repostulé pour revenir au foyer et par chance, on a bien voulu accepter que je tente une seconde expérience. Cette fois-ci, je demandais de l’aide sans avoir honte, je travaillais réellement sur moi avec mon équipe du foyer, mais aussi avec les soins extérieurs. Au bout de 2 ans, j’étais enfin prête à partir en appartement avec un suivi SAVS.
Pendant ces deux années-là, j’ai fait des activités proposées par le foyer pour rester socialisé et occuper mon temps. En parallèle, j’avais des rdv avec chacun des professionnels de mon équipe élargie pour développer une meilleure autonomie à mettre en place et de préférence garde ces bonnes habitudes sur le long terme pour le jour où j’ai acquis mon premier logement autonome !
On a pu m’aider à avancer dans différents axes de travail, comme les engagements auprès de mes rdv, mais aussi pour respecter mon planning d’activités, j’ai pu avoir des ateliers cuisine où je me cuisinais un repas pour moi-même comme si j’avais mon propre logement. J’ai pu travailler la gestion du budget ou les documents administratifs. J’ai appris à entretenir mon logement niveau ménage ou rangement. En fait, on peut travailler tous les domaines de la vie avec notre équipe. Et le point qui me parait le plus important pour moi, c’est d’apprendre à anticiper les choses.

Aujourd’hui, j'ai mon propre logement, je n’ai pas gardé toutes les bonnes habitudes qu’on m’a conseillé de tenir, mais certains oui : faire un tableau des menus de la semaine, une liste de course, l’argent à la semaine même sans être sous curatelle, vaisselle tous les jours, gérer mes médicaments dans un pilulier à la semaine, et plusieurs autres bonnes habitudes.
Quand j’ai eu mon appartement, avoir un suivi régulier avec le SAVS m’a beaucoup aidé. Et je me sens quand même autonome, car demander de l’aide ou se faire aider ne veut pas dire qu’on n’est pas autonome, bien au contraire.
Au foyer, j’ai passé pleins de bons moments comme partager plusieurs bons temps en activité avec d’autres résidents, les sorties en groupe à l’extérieur du foyer avec un binôme d’animateur, j’ai effectué un séjour à Paris et un autre à Lyon qui étaient super sympa ! Il y avait des séjours ski aussi, mais je n’ai pas testé. Dans le forum, on avait des animations du type, pétanque, film projeté sur un drap en été, des repas partagés pour certaines occasions, des animations jeux de sociétés. Il y a bien évidement eu des moments moins cool, mais je garde un souvenir très positif de mes séjours et surtout, sans tout cela, je n’en serais peut-être pas au même niveau que je le suis aujourd’hui : Logement autonome, traitement et pathologie stable et dans le projet de retravailler un jour.
Julie.












Félicitations Julie, pleine de volonté qui ne baisse pas les bras, un model pour toutes les personnes du foyer. Des témoignages comme ceux ci pourront vous donner la force d'y croire encore et de toujours avancer ! Parce que tout le monde en est capable, croire en soit est le plus beau chemin d'une vie !
BRAVO JULIE ! Quel bel exposé sur ce parcours méritoire et merci de partager 🥰